Les autorités serbes ont confirmé l'interdiction de la grande marche européenne des fiertés, samedi à Belgrade, mais les organisateurs sont bien décidés à la maintenir. Retour sur des semaines de manipulation politique durant lesquelles les droits des LGBTQI+ ont été les grands oubliés.
Depuis des semaines, les tensions ne faisaient que monter : le Kosovo et la Serbie semblaient inéluctablement se diriger vers une nouvelle confrontation. Un accord a finalement été conclu, samedi 27 août, par les médiateurs américains et européens. Jusqu’à la prochaine poussée de fièvre.
Cinq mois après le début du conflit, les pays occidentaux n’ont pas réussi à isoler diplomatiquement Moscou. La guerre pourrait-elle paradoxalement faire renaître de ses cendres le Mouvement des non-alignés ? La réponse est peut-être à chercher en Serbie, pays aujourd’hui moteur dans ce qu’il reste du mouvement.
Le parcours de Patrick Barriot, possible ministre de la santé si Marine Le Pen devait être élue, mérite attention : il a épousé la cause serbe pendant le conflit yougoslave, il a aussi entretenu une longue correspondance avec le terroriste américain Theodore Kaczynski.
Ces dernières années, l’extrême droite française s’est prise de passion pour les Serbes, érigés en fragiles « remparts de la chrétienté » face aux prétendus assauts conquérants des musulmans des Balkans. Un récit qui réussit à fédérer toutes les chapelles nationalistes, des partisans de Marine Le Pen à ceux d’Éric Zemmour.
Aleksandar Vučić reste le maître incontesté de Serbie, après les législatives et présidentielle organisées dimanche, et ce malgré les batailles écologistes en cours dans tout le pays.
On vote dimanche en Hongrie, et aussi en Serbie, où l’indéboulonnable président Aleksandar Vučić remet en jeu son mandat et a convoqué des élections législatives anticipées. Une alliance stratégique unit de longue date les dirigeants conservateurs des deux pays.
Le sous-sol de la Serbie regorge d’or, d’argent, de cuivre mais aussi de bore et de lithium. Australiens ou chinois, les grands groupes internationaux se ruent sur ce nouvel eldorado européen mais les Serbes se mobilisent, au risque de menacer le régime d’Aleksandar Vučić.
Leur nombre est impossible à chiffrer, mais des milliers de Russes affluent en Serbie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. La Serbie est le seul pays européen à maintenir des vols avec Moscou, et les ressortissants russes n’ont pas besoin de visa.
La Bosnie-Herzégovine s’enfonce dans la peur. La guerre en Ukraine ravive les risques d’une sécession de la Republika Srpska, l’entité serbe de ce pays toujours divisé.
Les Balkans vont-ils devenir un « deuxième front » ? Alors que le retour de la guerre agite depuis des mois la Bosnie-Herzégovine, chacun retient son souffle dans la région. Isolée, la Serbie affirme sa « neutralité » et refuse toute sanction contre Moscou.
Les projets sécessionnistes du dirigeant serbe Milorad Dodik nourrissent les craintes d’un nouveau conflit armé, en particulier parmi les Bosniaques. Pour d’autres, le plus grand danger que court le pays est qu’il se vide de sa population.
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La France serait « en guerre », subissant les attaques de l’État islamique, répètent à l’envi les autorités de Paris. Or, l’attentat de Munich, après celui de Nice, est venu tragiquement rappeler que ce n’est pas seulement la France qui serait « en guerre », mais toute l’Europe, et que si « guerre » il y a bien, celle-ci est un conflit intérieur, une guerre civile et pas le produit d’une agression