Les aventures australiennes de l’actuel numéro un du tennis mondial, et son expulsion, ont mobilisé la Serbie, qui a défendu bec et ongles son champion. Sûrement parce qu’il incarne depuis plus d’une décennie les espoirs de tout le pays, mais aussi ses profondes contradictions.
Depuis l’été, l’angoisse ne cesse de monter dans un pays en crise permanente depuis le retour à la paix, fin 1995. Alors que l’entité serbe a entamé une « sécession qui ne dit pas son nom », beaucoup d’habitants craignent le pire et se préparent déjà à partir.
Plusieurs milliers d’Afghans ont été évacués dans les Balkans. En Albanie, au Kosovo et en Macédoine du Nord, ils attendent leur transfert aux États-Unis ou dans un pays occidental, mais leur sort demeure très incertain.
Le nord du pays, où vit une forte population serbe, est à nouveau le théâtre de vives tensions, mettant au défi le gouvernement réformateur en place à Pristina depuis février dernier. Jusqu’où la Serbie et le Kosovo peuvent-ils aller dans le jeu des provocations ?
Lancée à l’époque yougoslave, la centrale de Krško est la seule au monde dont la gestion soit partagée entre deux États, la Croatie et la Slovénie. Son réacteur devait s’arrêter en 2023, mais Zagreb et Ljubljana ont prolongé sa durée de vie de vingt ans – sans savoir comment stocker les déchets, dans une région à fort risque sismique.
C’est en Slovénie qu’a commencé le processus de démantèlement de la Yougoslavie socialiste, acté le 25 juin 1991. Le pays prend ce jeudi la tête de l’Union européenne, alors qu’il est en pleine dérive autoritaire.
Les deux bassins de boues rouges du Combinat d’aluminium de Podgorica, au Monténégro, menacent directement les riverains et le milieu fragile du lac de Skadar. La privatisation et la vente à la découpe de l’entreprise ont favorisé toutes les magouilles.
En Albanie, le premier ministre socialiste Edi Rama semble prêt à tout pour rester au pouvoir, misant sur le discrédit qui touche l’opposition conservatrice. Mais les frustrations sociales s’accumulent dans un pays exsangue, en raison notamment de la pandémie.
Alors que la Serbie affiche le deuxième meilleur taux de vaccination en Europe, ses voisins des Balkans s’impatientent. Ils misaient sur la solidarité européenne mais ils ne voient toujours rien venir… Seule la Chine est en mesure de proposer massivement son vaccin.
Le pays a plébiscité dimanche le mouvement de gauche souverainiste Vetëvendosje, balayant les « vieux » partis, notamment ceux des anciens commandants de la guérilla. Face à une économie ruinée, le nouveau gouvernement devra aussi tourner la page de la corruption et du clientélisme.
L’Union européenne a exprimé son « indignation » face aux images de centaines de réfugiés ballottés d’un bout à l’autre de la Bosnie-Herzégovine. Ce sont pourtant les politiques européennes qui ont fait de ce pays une « nasse » où s’entassent les exilés.
Le 14 décembre 1995, les accords négociés sur la base américaine de Dayton étaient signés à Paris, mettant fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine. Mais le pays est toujours corseté par les oligarchies nationalistes qui monopolisent le pouvoir avec la complicité passive de la « communauté internationale ». Les mobilisations citoyennes, malgré tout, font trembler les lignes de partage « ethniques ».
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La France serait « en guerre », subissant les attaques de l’État islamique, répètent à l’envi les autorités de Paris. Or, l’attentat de Munich, après celui de Nice, est venu tragiquement rappeler que ce n’est pas seulement la France qui serait « en guerre », mais toute l’Europe, et que si « guerre » il y a bien, celle-ci est un conflit intérieur, une guerre civile et pas le produit d’une agression