Le président Kaïs Saïed, qui monopolise les pouvoirs depuis un an, affronte une crise de légitimité après le taux d’abstention record (89 %) au scrutin qui lui aurait permis de poursuivre son projet politique. Selim Kharrat, politologue, explique les raisons de ce désaveu populaire.
Le référendum constitutionnel de lundi a été approuvé par une écrasante majorité des électeurs tunisiens, avec un taux de participation de 30,5 %. Les opposants au président Kaïs Saïed dénoncent un processus illégitime. Mais son premier défi sera économique en raison des conséquences de la guerre en Ukraine.
Depuis sa prise de pouvoir le 25 juillet 2021, le président Kaïs Saïed a franchi plusieurs lignes rouges pour mettre en place le projet politique qu’il défend depuis dix ans. La dernière étape : le changement de Constitution, consacrant l’hyper pouvoir présidentiel et soumis au vote des Tunisiens lundi.
Le début du mois saint a été précédé par la dissolution définitive du Parlement, suspendu depuis huit mois par le président Kaïs Saïed qui s’est octroyé tous les pouvoirs en septembre dernier. L’opinion publique, elle, est préoccupée par l’inflation et les pénuries de denrées alimentaires.
Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, l’un des plus grands exportateurs au monde de céréales, les prix explosent et les premières pénuries apparaissent. Au Liban, en Tunisie et en Égypte, très consommateurs de pain, la sécurité alimentaire est déjà menacée.
L’annonce de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature par le président tunisien Kaïs Saïed samedi 5 février a provoqué un tollé parmi les magistrats et dans la société civile. Elle symbolise un dangereux basculement vers une situation où l’État de droit n’existe plus.
Trois mois après s’être octroyé tous les pouvoirs, le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de prolonger l’état d’exception avec un nouveau calendrier : un référendum constitutionnel pour juillet 2022, puis des élections législatives. Ces mesures suscitent de nombreuses critiques.
À Jebiniana, une localité du centre de la Tunisie historiquement à gauche, de nombreux jeunes attendent beaucoup du président depuis son coup de force du 25 juillet. Mais rien de bien tangible ne se concrétise.
Deux mois après son coup de force du 25 juillet, le président tunisien Kais Saied a publié, mercredi 22 septembre, un décret-loi dans lequel il concentre désormais les pouvoirs législatif et exécutif, sans recours possible.
Plus d’un mois après son coup de force du 25 juillet, le président tunisien Kaïs Saïed n’a toujours pas désigné de chef du gouvernement. Le 23 août, il a prolongé ses mesures d’exception sans échéancier. Samedi, il a laissé entendre que la Constitution de 2014 pourrait être amendée.
Le président de la République a confirmé lundi la prolongation du gel des activités du parlement, décrété le 25 juillet dernier. Kaïs Saïed a promis de s’adresser aux Tunisiens dans les prochains jours et de nommer un chef du gouvernement.
Une semaine après la décision du président Kaïs Saïed de limoger le chef du gouvernement et de suspendre l’activité du Parlement, une partie des jeunes Tunisiens qui avaient voté massivement pour lui en 2019 débattent de la suite des événements. Leurs attentes économiques et sociales, ainsi que sur la question des libertés, sont nombreuses.
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