Le président de la République a confirmé lundi la prolongation du gel des activités du parlement, décrété le 25 juillet dernier. Kaïs Saïed a promis de s’adresser aux Tunisiens dans les prochains jours et de nommer un chef du gouvernement.
Une semaine après la décision du président Kaïs Saïed de limoger le chef du gouvernement et de suspendre l’activité du Parlement, une partie des jeunes Tunisiens qui avaient voté massivement pour lui en 2019 débattent de la suite des événements. Leurs attentes économiques et sociales, ainsi que sur la question des libertés, sont nombreuses.
Les mesures décidées par le président de la République Kaïs Saïed dimanche 25 juillet, parmi lesquelles le limogeage du chef du gouvernement et la suspension des activités du Parlement, font suite à une crise politique qui dure depuis de longs mois en Tunisie. Si beaucoup de Tunisiens ont acclamé ce coup de maître, tout le monde craint aussi la concentration des pouvoirs aux mains d’un seul.
Selon l’OMS, la Tunisie est le pays arabe et africain le plus touché par la pandémie de Covid-19. Les autorités ont décidé de confinements ciblés et de restrictions de déplacement face à la recrudescence des cas. Le système hospitalier est saturé.
La mort d’un trentenaire le 8 juin dans le quartier de Sidi Hassine, à l’ouest de Tunis, dans des circonstances suspectes, lors de son arrestation, et le passage à tabac d’un jeune de 15 ans par des policiers, qui l’ont aussi dénudé en pleine rue, ont suscité l’indignation de la société civile.
Rupture entre le chef du gouvernement et le président, conflits parlementaires et montée du populisme, dans un contexte de crise sanitaire et économique... En cet anniversaire du soulèvement tunisien, les politiques se retrouvent face à la colère de la rue, qui demande des comptes.
Depuis une semaine, les manifestations contre le gouvernement se multiplient en Tunisie. De protestations nocturnes dans les quartiers populaires, elles sont devenues des manifestations organisées par la société civile. La majorité exprime une frustration face au bilan socio-économique de ces dix dernières années.
Hamadi, Nidhal et Ghaith, originaires de la ville tunisienne de Sidi Bouzid, avaient 18 ans en 2010. Le destin de ces trois amis a basculé le 17 décembre, date de l’immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi. À l’occasion de cet anniversaire, nous avons recueilli leurs témoignages.
Des féminicides et un infanticide, qui ont bouleversé le Maghreb ces dernières semaines, montrent la faillite des trois pays en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants et l’instrumentalisation politique du débat autour de la peine de mort.
Malgré la crise du Covid-19, de nombreux jeunes Tunisiens continuent de fuir le pays vers les côtes italiennes. Les modes de migration se font souvent de façon plus autonome sans passer par les réseaux de passeurs pour la logistique et la traversée. Un nouveau naufrage provoquant de nombreux décès a eu lieu ce week-end.
Neuf ans après la révolution tunisienne, la liste définitive des blessés et des martyrs de la révolution n’a toujours pas été publiée. Le sujet fait encore polémique.
La crise économique a empiré avec le confinement. Dans le sud du pays, à Tataouine, des jeunes réclament des emplois et une redistribution des revenus pétroliers, trois ans après s’être déjà mobilisés.