Le pays des Balkans est en ébullition depuis plusieurs jours. Chaque soir, les manifestations antigouvernementales dégénèrent. Plutôt que d’entendre la colère, les autorités la répriment et l’exacerbent. La Commission européenne a réagi.
Les artistes issus de l’immigration postcoloniale figurent aujourd’hui parmi les plus écoutés en France et les meilleurs ambassadeurs de la musique française à l’international. Sauf que cette exposition d’une société métissée ne plaît (toujours) pas à tout le monde.
Durant les années 1990 émerge dans l’Hexagone une nouvelle scène venue des quartiers populaires et incarnée par des figures issues de l’immigration. Malgré les préjugés et le racisme, rap, ragga puis R’n’B poussent et deviennent l’emblème de la diversité, célébrée lors du Mondial 1998.
Après les indépendances, la variété française a longtemps voué une fascination exotique aux relents racistes pour ces anciennes possessions et leurs populations. Certains artistes ont bien tenté de faire entendre une autre voix, mais pas toujours très adroitement.
Dans les années 1980, la gauche arrive au pouvoir et Paris, avec sa banlieue, devient l’épicentre de la « sono mondiale ». Retour sur cette aventure portée par une poignée de pionniers branchés qui a fini par muter en une « world music » plus commerciale.
Des foyers aux cités, les immigrés non européens ont longtemps vécu cachés, et leur musique était inaudible, ou presque, hors de leurs communautés. Avec le soutien de réseaux militants, leur parole s’est libérée après Mai-68, avant que les nouvelles générations se fassent entendre.
Du 11 au 16 juillet 1995, plus de 8 000 hommes bosniaques furent tués par les troupes serbes de Ratko Mladić. Trois décennies plus tard, ce crime hante encore la mauvaise conscience occidentale. Et dans la région, la guerre de Gaza a ravivé des divisions.
Ramadan Nishori a bravé la honte et la douleur. Mi-avril, cet Albanais de 48 ans a raconté publiquement son viol, subi en septembre 1998. Un moment qualifié d’historique par la presse des Balkans, où ce crime de guerre a fait des ravages.
Il blâme l’Otan et l’Union européenne, s’attaque aux migrants et aux élites… Investi par le Parti social-démocrate, le sortant Zoran Milanović a écrasé le premier tour de la présidentielle dimanche 29 décembre. Un succès qui en dit long sur l’état de la Croatie.
Le président français se rend à Belgrade pendant deux jours pour une onzième rencontre avec son homologue serbe. Cette visite soulève de sérieuses questions, alors qu’Aleksandar Vučić s’éloigne de la démocratie et cultive sa proximité avec Moscou et Pékin.
Vingt ans après le « big bang » de 2004 et le passage d’une Europe à 15 à une Europe à 25, l’élargissement est devenu une sorte de tabou dans les capitales de l’Union. Candidats à l’adhésion depuis de longues années, les Balkans occidentaux sont partagés entre lassitude et inquiétude.
Après sa visite en France, le président chinois Xi Jinping se rendra à Belgrade puis à Budapest. Ces dernières années, le dirigeant serbe et son homologue hongrois sont devenus les plus proches alliés de Pékin sur le Vieux Continent. L’Union européenne s’en inquiète.