Trois artistes irakiens ont retiré leurs œuvres de la Biennale de Berlin en fin de semaine dernière, en désaccord avec les manières d’exposer des clichés d’Abou Ghraib, prison irakienne où l’armée américaine a torturé, violé et tué au début des années 2000. « En quoi une image qui dénonce un crime devrait-elle être cachée ? », s’interroge Kader Attia, commissaire de la manifestation. Retour sur une controverse.
La guerre en Ukraine et le tournant militariste du gouvernement et des élites allemands ont pris de court les puissants mouvements pacifistes. Divisés, ils soulignent le besoin de négociations avec la Russie. Un discours peu entendu par de jeunes générations centrées sur le combat écologiste.
Sous-équipée, utilisée au loin et incapable de défendre le territoire national, l’armée post-réunification a surtout été pensée pour temps de paix. Le conflit ukrainien et la menace russe ont finalement réveillé Berlin qui veut se doter de la « plus grande armée conventionnelle d’Europe dans le cadre de l’Otan ».
La Russie vient de donner une rude leçon de géopolitique à l’Allemagne en lui rappelant sa vulnérabilité militaire et économique. Pour la diplomatie allemande, qui a misé sur la carte russe pendant vingt ans, l’humiliation est profonde, et le constat brutal.
La crise du gaz n’a pas seulement réveillé le lobby nucléaire. Elle est aussi venue renforcer la détermination du gouvernement allemand de relancer massivement la transition énergétique du pays vers le renouvelable. Une vingtaine de lois et de décrets ont été adoptés la semaine dernière. Le parti libéral a du mal à avaler ce paquet et pourrait se poser en frein.
Le leader de la chimie, secteur vorace en gaz, a été l’un des grands artisans de la dépendance allemande au gaz russe bon marché. Aujourd’hui, symbole d’un pays qui s’apprête à passer un hiver très difficile, il n’a aucune solution à court terme face à une crise qu’il n’a pas voulu voir venir.
Sous pression, le chancelier allemand vient d’opérer une volte-face sur les livraisons d’armes lourdes allemandes à l’Ukraine, qui deviennent soudainement possibles. Ce retournement révèle un dirigeant prudent et calculateur, qui n’aime pas avoir tort tant sur sa politique que sur les erreurs passées de son parti.
Les journalistes de « Katapult », jeune média indépendant allemand qui monte, ont décidé de lancer une édition ukrainienne produite par des journalistes ukrainiens recrutés dans les deux pays. L’initiative a connu un succès immédiat et la publication est déjà financièrement autonome.
Le chancelier Olaf Scholz a surpris en promettant une augmentation considérable des dépenses militaires, en réaction à l’invasion de l’Ukraine. Il n’a pas précisé, cependant, jusqu’où irait ce réarmement de la politique étrangère allemande.
Alors que le pays commence à recevoir les premiers réfugiés ukrainiens, le chancelier Olaf Scholz a surpris tout le monde en annonçant dimanche une augmentation massive des dépenses militaires et en confirmant son soutien à des exportations d’armes de fabrication allemande. Une rupture majeure.
Après un sérieux retard à l’allumage, dû à des intérêts politiques et économiques contradictoires ainsi qu’aux actions de l’ex-chancelier Schröder en faveur des Russes, le nouveau chef du gouvernement allemand s’est rangé aux côtés de ses alliés dans la crise ukrainienne.
Entre intérêts économiques et alliances, Nord Stream 2 se retrouve au cœur des contradictions de la politique allemande. Sous pression, la coalition gouvernementale accepte finalement que le gazoduc construit pour écouler le gaz russe vers l’Allemagne par la mer Baltique soit inclus dans les sanctions en cas d’invasion de l’Ukraine.