Bernard Tapie, son avocat Me Maurice Lantourne, un autre avocat parisien, Me Gilles August – placé sous le statut de témoin assisté –, et le patron d'Orange Stéphane Richard, ont été entendus ces dernières semaines. Les indices de fraude s'accumulent.
Selon nos informations, le célèbre avocat parisien a été placé deux jours en garde à vue, dans le cadre de l'enquête judiciaire sur l'affaire Adidas. Alors qu'il conseillait l’État, la justice cherche à vérifier la nature exacte de ses relations avec Bernard Tapie.
Claude Guéant est convoqué le 26 mai par la police et pourrait être mis en examen dans l'affaire Tapie. Une confrontation judiciaire aura lieu le même jour entre les deux avocats Jean-Pierre Martel et Gilles August, dont la défense des intérêts de l’État a tourné au fiasco.
Pour piloter le recours en révision, l'État a maintenu dans ses fonctions Me Jean-Pierre Martel, l'un des deux avocats qui ont si mal défendu l'intérêt général pendant l'arbitrage.
Avant d’être mis en examen pour « escroquerie en bande organisée », Bernard Tapie a esquivé la plupart des questions de la Brigade financière. Celle-ci détient malgré tout de nouvelles preuves de l'implication de l'Élysée dans la préparation de l'arbitrage. Elle a aussi établi que l'ex-homme d'affaires avait des relations privées avec Me Gilles August, l'avocat... de la partie adverse.
Des trois arbitres, un seul, Pierre Estoup a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». Mais, selon nos informations, la Brigade financière s'intéresse de près aux nombreux rendez-vous que Pierre Mazeaud a eus avec Nicolas Sarkozy. Et elle détient aussi une lettre que l'avocat de Bernard Tapie a adressée en 2006 au troisième arbitre, Jean-Denis Bredin.
Selon nos informations, les nombreuses perquisitions auxquelles la police judiciaire a procédé ces derniers jours dans le cadre de l’affaire Tapie ont été fructueuses. Près de 70 documents ont notamment été saisis dans les bureaux de Me Lantourne, avocat de Bernard Tapie, et certains d'entre eux viendraient confirmer le rôle clef joué par Claude Guéant, à l'époque secrétaire général de l'Élysée.