Arts Entretien

À Avignon, l’après-catastrophe sans stress

Parmi la masse de spectacles à Avignon, gros plan sur Germinal, création hilarante  de deux plasticiens français qui proposent, vu le marasme ambiant, de tout reprendre à zéro.

Ludovic Lamant

Il n'y a pas que J.J. Abrams, le créateur de la série Lost, à être passé maître dans l'art émouvant du reboot : deux plasticiens français s'apprêtent à présenter au festival d'Avignon un spectacle hilarant où ils proposent de tout reprendre à zéro. En ces temps de déprime européenne, l'entreprise est loin d'être idiote : il s'agit de se préparer à l'après-catastrophe, mais sans stress.  
Sur scène, un tout petit comité débat des règles du monde à venir. Les quatre personnages de Germinal (rien à voir avec Zola) vont découvrir le langage, inventer des catégories pour classer les objets (ceux qui font « pocpoc » quand on les touche et ceux qui ne font « pas pocpoc »), réfléchir à l'usage d'une monnaie (finalement, ce sera non), ou encore se frotter aux nouvelles technologies.
Si le spectacle est si jouissif, en passe de devenir le hit de la saison depuis sa création en septembre 2012 à Lyon, il le doit d'abord à sa langue, au croisement de registres opposés, entre désinvolture du quotidien et envolées théoriques, effets cheap et postulats philosophiques. Dans Germinal, on énonce de manière formelle des banalités de tous les jours, mais on se risque aussi, sur un ton totalement décontracté, à dicter les prémisses des utopies les plus aventureuses.

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