Avec «La Restitution», Hadrien Laroche clôt avec force sa trilogie orpheline
Avec le troisième volet de son triptyque, Hadrien Laroche confirme ce qu'on devinait : il bâtit l'une des œuvres les plus originales de la littérature contemporaine. La Restitution peut tranquillement prétendre au titre de roman le plus intelligent de cette rentrée. Entretien vidéo et extrait.
Troisième volet et plus fort volume d'un triptyque romanesque commencé par le titre explicite Les Orphelins et poursuivi avec Les Hérétiques, La Restitution se lit aussi en soi, et pour soi. C'est certainement l'un des romans les plus intelligents de cette rentrée, un livre érudit, truffé d'idées, de références mais aussi de sensations, de matières – la viande, par exemple, si présente. Le texte sait parfois garder une opacité volontaire, comme une matité nécessaire au travail romanesque, celui de l'auteur comme de son lecteur, toujours tiré vers le haut. Certaines pages, magnifiques, font écho à des œuvres plastiques, des installations de Christian Boltanski, ou d'Annette Messager.