Afrique(s) Analyse

Thiaroye 1944 : les ultimes zones d’ombre d’un massacre colonial

Le 1er décembre 1944, au Sénégal, l’armée française ouvrait le feu sur des tirailleurs africains qui réclamaient leur paye. Quatre-vingts ans après, on ignore toujours le nombre des victimes, tout comme l’endroit où elles ont été enterrées. La France continue de faire obstacle à la vérité.

Clair Rivière

Longtemps, Biram Senghor est allé se recueillir au cimetière militaire de Thiaroye, en s’inclinant au hasard devant telle ou telle tombe. Comment aurait-il pu savoir laquelle était celle de son père, Mbap Senghor, tombé le 1er décembre 1944 sous les balles de l’armée à laquelle il appartenait ? Ici, dans cette enceinte funéraire de la banlieue de Dakar coincée entre la route nationale 1 et une usine d’engrais, toutes les sépultures sont anonymes. Et peut-être vides.

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