2666, la somme posthume de Roberto Bolaño (Folio, 2011), s’ouvre sur une enquête autour d’un mystérieux écrivain allemand, Benno von Archimboldi. Son nom annonce le programme. Comme les portraits d’Arcimboldo, il est le produit d’un assemblage de références, d’histoires, d’événements qui dessinent un visage tour à tour sérieux, émouvant, terrifiant, grotesque : la figure d’un homme, le personnage d’un auteur, nécessairement multiple et insaisissable. Nombre des récits de Bolaño mettent en scène des écrivains réels ou inventés ; lui-même apparaît régulièrement sous la forme d’avatars dans ses propres textes, voire dans le roman d’un autre : il est un des protagonistes des Soldats de Salamine de Javier Cercas (Actes Sud, 2002). À l’occasion d’un entretien donné à Philippe Lançon (lire ici), Bolaño mettait en garde : « Il ne faudrait pas que je devienne un personnage. » Il devait savoir que c’est là le sort commun d’un écrivain.
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