Culture et idées Entretien

Le Net bouscule la littérature chinoise

La littérature chinoise – célébrée à la Foire du Livre de Francfort qui s'achève dimanche 17 octobre – a certes encore ses grands romanciers interdits de publication, et d'autres assez malins pour inventer des dispositifs narratifs qui leur permettent de contourner la censure. Mais, avec l'Internet, certains auteurs trentenaires ont trouvé le moyen de la prendre de vitesse...Entretiens croisés réalisés par Fabrice Rozier

La rédaction de Mediapart

Dans un entretien paru l'an passé – et dont l'intégralité est accessible, ici, sur le site paper-republic –, Li Jingze, l'un des critiques les plus influents en Chine, dresse le panorama de la nouvelle scène littéraire. A le lire, on mesure que les écrivains reviennent de loin: la Révolution culturelle a laminé leur patrimoine littéraire. Depuis la fin des années 1970 et l'accession au pouvoir de Deng Xiaoping – entraînant de profondes réformes économiques et sociales –, les auteurs ont redécouvert leurs classiques et dans le même temps ont eu accès à la modernité occidentale. Dans les années 1980, ils se sont lancés dans un travail d'enquête pour mettre au jour leurs racines. Dans les années 1990, ils se sont faits reporters pour dire les métamorphoses de la société de consommation. Mais le tournant majeur a été négocié à la veille de l'an 2000: «Le vrai changement s'est produit, je crois, autour des années 1998-1999, affirme Li Jingze. A l'époque, j'ai vraiment eu l'impression qu'Internet, la société de consommation, la mondialisation, les mass-médias et la culture pop, s'imposaient pour de bon. En un temps record, les écrivains se sont retrouvés au milieu d'un environnement linguistique, culturel et médiatique, totalement différent. Ce qui a posé un défi gigantesque à la conception traditionnelle, intellectuelle, de la “littérature pure”. A partir de là, et jusqu'à un certain point, la littérature chinoise est devenue partie intégrante de la culture de consommation.»

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