À la fin de son maître livre, La Guerre des Salamandres (1935), Čapek se questionne lui-même. Il se demande : « Qui travaille fiévreusement jour et nuit dans le laboratoire pour trouver des machines et des produits encore plus puissants pour balayer le monde ? » Il le sait, bien sûr : « Toutes les usines. Toutes les banques. Tous les États. » Car, se dit-il, « les hommes contre les hommes, rien ne peut les arrêter ». De quelle destruction parle-t-il ? Du réchauffement climatique ? De la disparition d’écosystèmes ou de la biodiversité ? Non. D’une invasion du monde par des salamandres destructrices auxquelles l’homme a appris « comment faire l’histoire » (Cambourakis, traduit par Claudia Ancelot). De son jeune et petit pays coincé entre des empires et menacé par Hitler à la fin des années 1930, Čapek pense évidemment au nazisme, créé par l’homme contre l’homme, et surtout à ceux qui l’ont voulu, l’ont aidé, l’ont laissé faire, en courant « tête baissée à leur perte ».
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