ArtsChronique

Au théâtre, Romain Gary qui surgit hors de la nuit

Gros-Câlin (1974), premier texte écrit par Romain Gary sous le nom d'Émile Ajar, raconte les démêlés d'un homme qui devient python dans notre monde de brutes. En l'incarnant sur scène, Jean-Quentin Châtelain, dirigé par Bérangère Bonvoisin, nous affranchit par le rire dissonant...

Antoine Perraud

Le comédien Jean-Quentin Châtelain, au côté de Serge Merlin, portait un magnifique spectacle dont nous avions rendu compte en 2011 : Fin de partie de Samuel Beckett, mis en scène par Alain Françon. Jean-Quentin Châtelain tient de l'instrument fabuleux, avec un phrasé profond, éloquent, traînant et parfois gémissant, d’où surgissent des béances. L’homme est suisse. Et l’on pense à son compatriote Fritz Zorn, dont il interpréta le prodigieux et glaçant Mars sur scène, voilà déjà plus de vingt ans. On pense même à Zouc, géniale helvète disparue des salles, clouée dans ses douleurs, dont le feulement semble parfois passer par le gosier de Châtelain.

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