Arts Note de veille

Le «bed-in» et ses révoltes sur le matelas ont 40 ans

Le 26 mai 1969, tout juste mariés, John Lennon et Yoko Ono passaient une semaine au lit dans un hôtel de Montréal, en guise de protestation contre la guerre du Viêtnam. Réinventant un rituel digne du roi Soleil à Versailles, ils recevaient une foule de visiteurs, dans leur pyjama blanc, sur leur couche immaculée. L'apogée fut l'enregistrement de Give Peace a Chance. Retour sur cet événement mondial, que retrace actuellement une exposition du musée des Beaux-Arts de Montréal.

Antoine Perraud

Le «sit-in» étant une grève sur le tas, «le bed-in» n'est rien d'autre qu'une grève sur le matelas. Au lieu de s'asseoir on se couche, en une sorte de bivouac non pas militaire mais pacifiste, sans se soucier du français argotique qui recèle un mot à tiroirs riches de polichinelles : Marie-couche-toi-là, dans le sens de femme légère. Or, en 69, année politique, il y eut un Yoko-couche-toi-là conscientisé, un bed-in contre la guerre du Viêtnam, qui commença le 26 mai à Montréal, dans une chambre d'hôtel aux allures de mangeoire de Bethléem post-moderne. Dans le rôle de Marie : Yoko Ono. Dans celui de Joseph : John Lennon. Quant à Jésus, c'était la fille de Yoko issue d'un... lit précédent, Kyoko:

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