Au TNP de Villeurbanne, Le Roi Lear mis en scène par Christian Schiaretti éclaire de mille feux Shakespeare, que Serge Merlin sert jusqu'à l'incandescence.
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LeLe comédien britannique John Gielgud lâcha d'un ton pincé, à un confrère qui lui demandait conseil pour jouer Le Roi Lear : « Trouvez une Cordélia facile à porter ! » Résumé lapidaire d’une pièce toute de poids et de (dé)mesures. Au début, Lear, un monarque sur le départ, entend jauger l’amour de ses trois filles. Laquelle d’entre elles se livrera aux surenchères verbales qui lui permettront de remporter le meilleur morceau du royaume mis en partage à cette occasion ? Les deux premières jouent le jeu sans barguigner, au prix de viles flatteries. La troisième, Cordélia, pourtant la préférée de ce père évaluateur, refuse d’abonder. Elle ne paiera pas son tribut de paroles précieuses au souverain. Pas question de spéculer sur les sentiments. Le roi, outré, déshérite alors Cordélia tout en la bannissant.