Culture et idées

A Lussas, des documentaires massifs

Aux derniers Etats généraux de Lussas, université d'été du documentaire, on a vu des fresques, des sommes et des feuilletons à épisodes. D'une immersion au long cours dans un bidonville égyptien, à la déconstruction du régime de Ceausescu, compte-rendu.

Ludovic Lamant

Appelons cela l'effet Wang Bing. Le cinéaste chinois, auteur d'A l'Ouest des rails (2003), splendide récit, en neuf heures et quatre parties, de l'agonie d'un complexe industriel au fin fond de la Chine, était l'invité vedette des 22e Etats généraux de Lussas, en Ardèche, clos le 28 août. Et tout s'est passé comme si les démesures de WB avaient déteint sur le reste de la programmation. A Lussas cette année, on a vu des fresques, des sommes et des feuilletons à épisodes. Le bon vieux docu de 52 minutes prêt pour une diffusion télé s'est fait éclipser. Les écritures fragmentées, faciles à digérer à l'heure numérique, ont été mises entre parenthèses.
A la manière patiente des pensionnaires septuagénaires d'un hospice du pays de Caux, d'une attention à toute épreuve lors des séances de lecture en plein air de La Recherche, dans le beau film de Pierre Creton, Maniquerville, montré en fin de festival, le spectateur ardéchois a donc testé, avec succès, ses capacités de résistance face à des blocs de cinéma d'une ambition dévorante. Et découvert, au premier chef, L'Autobiographie de Nicolae Ceausescu, d'Andrei Ujica, un implacable montage d'archives officielles démontant l'ère Ceausescu (1965-1989) déjà projeté à Cannes cette année, hors compétition.

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