Rodrigo Garcia, dramaturge: «Il ne nous reste plus qu'à regarder neiger»
Dans sa dernière création, Versus, Rodrigo Garcia confronte la nostalgie du franquisme en Espagne, avec les ravages du capitalisme. Le dramaturge d'origine argentine était donc le candidat parfait pour clôturer notre série sur l'Espagne de Zapatero, qui vient de prendre, au 1er janvier, la présidence de l'Union européenne. Alors que certains observent une «argentinisation» de la crise économique en Espagne, entretien avec le plus vivifiant des artistes madrilènes.Retrouver toute notre série sur l'Espagne avec cette animation multimédia.
RodrigoRodrigo Garcia, né dans la banlieue de Buenos Aires en 1964, fils de boucher, est l'auteur d'une vingtaine de pièces de théâtre emblématiques des années 1990 et 2000, entre critique féroce d'un capitalisme plus fort que jamais, et énergie crue des corps en lutte. Début décembre, il présentait, dans le cadre du festival d'Automne à Paris, l'une de ses dernières œuvres, plus assagie qu'à la grande époque, Versus (comme à Toulouse quelques jours plus tôt). Où, sur scène, les nostalgies du franquisme cohabitent avec les peurs du terrorisme des années 2000. Alors que certains évoquent une «argentinisation» de la crise économique espagnole, Rodrigo Garcia, madrilène depuis 1986, était l'homme idéal pour clôturer notre série sur l'Espagne.