Culture et idées

Un bréviaire saoudien de la liberté

Le 6 janvier, paraît Le Terroriste n° 20, récit haletant et hallucinant du poète et journaliste saoudien Abdullah Thabit, né en 1973. Outre ses qualités littéraires, le livre est un manifeste en faveur des Lumières arabo-musulmanes, contre l'obscurantisme en vigueur dans le royaume waabite. Voilà l'occasion de sortir de notre angle mort un porte-voix de la démocratie et de la sécularisation en terre d'islam, en ce 1er janvier, jour du 80e anniversaire d'Adonis, le plus grand poète vivant de langue arabe.

Antoine Perraud

En mars 2009, à la foire du livre de Riyad, en Arabie saoudite, un publiciste reconnu, pourfendeur de l’obscurantisme religieux local, Abdullah Thabit, éditorialiste au journal «progressiste» du cru Al-Watan, auteur de recueils poétiques (Le Viol, en 2004, Paroxysmes en 2005, Le Livre de la solitude en 2008), reçoit un volume dédicacé des mains de l’écrivaine contestataire d'une «culture de la mort» inculquée aux fillettes saoudiennes, Halima Muzaffar. Abdullah Thabit remercie donc Halima Muzaffar. Que croyez-vous qu’il advint ? Il fut arrêté par la milice religieuse, pour avoir osé adresser la parole à une femme à laquelle il n’était pas marié (le même mois, une Syrienne de 75 ans était condamnée à quarante coups de fouet, quatre mois d’emprisonnement puis l’expulsion du royaume saoudien, pour avoir reçu chez elle deux hommes ne faisant point partie de sa famille).

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