«Faites infuser davantage», écrivait Henri Michaux : avant l'avalanche annuelle, dite «rentrée littéraire», retour sur quelques-uns des livres 2010-2011 que nous avons aimés. Le temps de l'été est aussi celui des lectures.
A 20 ans, Janet Frame entre en hôpital psychiatrique, va y subir plus de 200 électrochocs, échapper de peu à la lobotomie. A sa mort, en 2004, elle a figuré deux fois sur la liste du Nobel. Une œuvre lucide, bouleversante au sens premier, cruelle, que, à l’heure où entre en application la loi régressive sur l’obligation de soins, tout psychiatre en devenir et tout législateur devraient avoir, eux, l’obligation – et le plaisir – de lire.
Roulant, marchant, observant, Jean-Christophe Bailly s'est attelé à l'«instantané mobile» de la France d'aujourd'hui. Profondément subversif et savant, amical et sans complaisance, donc. Et succès: les lecteurs s'embarquent en nombre dans ce livre qui nous invite à apprendre sur nous-mêmes, à voyager dans l'étrange familiarité.
Onze années d'exil, de vengeance, de traque, la trans- formation d'un jeune combattant anti- franquiste en assassin de Trotski téléguidé par Staline. De Moscou à Cuba, les grandes désillusions. L'Homme qui aimait les chiens, de Leonardo Padura, est aussi un grand roman sur la peur.
Retour sur l'un des plus beaux romans étrangers de l'année: D'acier, qui apparaît comme un renouveau de la littérature italienne. Rencontre avec Silvia Avallone, qui parle sans détour de l'Italie de Berlusconi, d'une jeunesse sacrifiée, des rêves creux que véhicule la télévision, d'un pays que l'on pourrait presque qualifier de «médiéval». Entretien et extraits audio.
Purge apparaît comme le phénomène littéraire de l'année: un texte dense, poétique et politique, une auteur finlandaise inconnue, un sujet complexe (les frontières géographiques, intimes et historiques de l'Ouest et de l'Est), emportent une adhésion unanime du public et de la critique. «Si vous ne devez lire qu'un seul livre cette année, ce serait celui-là.» Pourquoi ?
Mediapart vous invite en cette année 2023 à un voyage dans l’année 1973 pour en (re)découvrir les moments plus ou moins connus et mieux comprendre les évolutions du dernier demi-siècle. Des analyses, des récits, des interviews exploreront cette année du choc pétrolier, et de bien d’autres événements,…
Assia Djebar, née en Algérie en 1936 et décédée à Paris en 2015, est la figure féminine majeure des lettres algériennes. Première femme du Maghreb à entrer à l’Ecole normale supérieure et à l’Académie française, elle n’a eu de cesse de raconter l’Algérie et ses soubresauts, avec sa plume ou sa caméra,…
De l’Amérique du Sud à l’Espagne, le renouveau des mouvements féministes s’accompagne aussi de nouvelles manières d’écrire, et voit émerger des autrices de premier plan, comme la Péruvienne Gabriela Wiener, l’Argentine Gabriela Cabezón Cámara ou encore l’Espagnole Cristina Morales… Portraits de ces…