Retour sur l'un des plus beaux romans étrangers de l'année: D'acier, qui apparaît comme un renouveau de la littérature italienne. Rencontre avec Silvia Avallone, qui parle sans détour de l'Italie de Berlusconi, d'une jeunesse sacrifiée, des rêves creux que véhicule la télévision, d'un pays que l'on pourrait presque qualifier de «médiéval». Entretien et extraits audio.
D’acier aurait pu porter un titre houellebecquien, La Possibilité d’une île, «l’Elbe impossible et radieuse, immobile sur l’horizon». Mais c’est plutôt du côté de Marguerite Duras qu’il faudrait creuser des filiations, pour la chaleur écrasante d’un été italien, qui exacerbe tensions et sensualité, pour l’adolescence telle une interminable attente, une violence sourde et intime. Pour un style qui emporte, âpre, poétique et politique. Surtout, sans doute, faut-il reconnaître la naissance d’une voix singulière: celle de Silvia Avallone, qui, selon son éditrice, Liana Levi, incarne un renouveau de la littérature italienne, en prise directe avec le présent.