Christine Marcandier
Ses Derniers articles
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Hédi Kaddour : « Les Prépondérants » ou le dernier temps des colonies
Qu’est-ce qu’un bon film, se demande l’un des personnages des Prépondérants, sinon « deux heures d’illusions pour ne laisser d’illusions à personne ? ». Ce pourrait être aussi la définition de l’ample et décapante fresque historique que publie Hédi Kaddour, où une bande de colons vit suspendue aux années 1920.
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Dommages collatéraux
Trois romans étrangers prennent l'Histoire – la guerre en Irak (J’ai vu un homme d’Owen Sheers), en Afghanistan (Une Antigone à Kandahar de Joydeep Roy-Bhattacharya) ou les émeutes de Los Angeles (Six Jours de Ryan Gattis) – par le versant de l'intime.
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Prof, et après ? Changer d'air, ou pas
Parmi les 589 livres de la rentrée (dont 393 romans français), un premier roman, signé Marion Guillot dont on ne sait rien, sinon qu’elle est née en 1986. Changer d’air, annonce son titre, comme un manifeste, le constat d’un besoin, existentiel et littéraire, d'un ailleurs.
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Jane Sautière, Laure Murat, deux Zazie dans le métro
En 1959, Raymond Queneau publiait Zazie dans le métro. La petite fille a ses épigones contemporains : Laure Murat « devenue plus enragée que Zazie » ou Jane Sautière, qui traversent rames et lignes pour nous offrir des tranches de vie sociale, des éloges de la lecture et un voyage intérieur.
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Il était une fois Motor city
© Thomas Cantaloube
« La forme d'une ville/Change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel », écrivait Baudelaire face au Paris moderne. C’est une disparition qu’observent dans deux livres Thomas B. Reverdy et Alexandre Friederich, celle de Detroit, incarnation urbaine d’une « apocalypse lente » et parabole : « l’occasion troublante, normalement impensable, de contempler les ruines de notre propre civilisation. »
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«Illska», après le mal total
« Évidemment, l’Holocauste pose problème à tous ceux qui se penchent sur la question. » Peut-on encore écrire sur ce passé qui conditionne nos modes de pensée contemporains ? Telle est la question centrale du roman-monde que publie l’écrivain islandais Eiríkur Örn Norđdahl, Illska (Le Mal), sans doute l’un des plus ambitieux de cette rentrée littéraire. Critique et premier chapitre du livre.
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« La science, comme la poésie, se trouve, on le sait, à un pas de la folie »
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », la formule de Rabelais est connue. Elle pourrait éclairer En cherchant Majorana d’Étienne Klein, Le Principe de Jérôme Ferrari et Évariste de François-Henri Désérable qui raniment trois génies des sciences et à travers eux interrogent le rapport de l'homme à sa volonté de puissance.
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Canevas : imposture et drôle de trame (2/2)
En s’inspirant d’une histoire réelle, l’écrivain Benjamin Stein a construit un extraordinaire double thriller métaphysique et philosophique, Canevas : usurpation de malheur, identité, foi… et vérités relatives. Le lecteur peut aussi bien aborder Canevas par la droite que par la gauche, et un sous-titre différent figure sur chaque couverture. Après vous avoir présenté ce roman côté Jan Wechsler, voici sa version côté Amnon Zichroni. Avec extraits en fin d'article.
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Canevas: impostures et drôle de trame (1/2)
© DR
En s’inspirant d’une histoire réelle, l’écrivain Benjamin Stein a construit un extraordinaire double thriller métaphysique et philosophique : usurpation de malheur, identité, foi… et vérités relatives. Extraits en fin d'article.