Mitchell Zukor, personnage de Paris sur l’avenir, premier roman traduit en français de l’écrivain Nathaniel Rich, est spécialiste des mathématiques et statistiques appliquées aux catastrophes écologiques. Appelé « le prophète », il savait qu’un ouragan pourrait rayer New York de la carte des États-Unis. Et le pire finit toujours par se produire. Critique du roman et rencontre avec son auteur.
Qu’est-ce qu’un bon film, se demande l’un des personnages des Prépondérants, sinon « deux heures d’illusions pour ne laisser d’illusions à personne ? ». Ce pourrait être aussi la définition de l’ample et décapante fresque historique que publie Hédi Kaddour, où une bande de colons vit suspendue aux années 1920.
Trois romans étrangers prennent l'Histoire – la guerre en Irak (« J’ai vu un homme » d’Owen Sheers), en Afghanistan (« Une Antigone à Kandahar » de Joydeep Roy-Bhattacharya) ou les émeutes de Los Angeles (« Six Jours » de Ryan Gattis) – par le versant de l'intime.
Parmi les 589 livres de la rentrée (dont 393 romans français), un premier roman, signé Marion Guillot dont on ne sait rien, sinon qu’elle est née en 1986. Changer d’air, annonce son titre, comme un manifeste, le constat d’un besoin, existentiel et littéraire, d'un ailleurs.
En 1959, Raymond Queneau publiait Zazie dans le métro. La petite fille a ses épigones contemporains : Laure Murat « devenue plus enragée que Zazie » ou Jane Sautière, qui traversent rames et lignes pour nous offrir des tranches de vie sociale, des éloges de la lecture et un voyage intérieur.
« La forme d'une ville/Change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel », écrivait Baudelaire face au Paris moderne. C’est une disparition qu’observent dans deux livres Thomas B. Reverdy et Alexandre Friederich, celle de Detroit, incarnation urbaine d’une « apocalypse lente » et parabole : « l’occasion troublante, normalement impensable, de contempler les ruines de notre propre civilisation. »
« Évidemment, l’Holocauste pose problème à tous ceux qui se penchent sur la question. » Peut-on encore écrire sur ce passé qui conditionne nos modes de pensée contemporains ? Telle est la question centrale du roman-monde que publie l’écrivain islandais Eiríkur Örn Norđdahl, Illska (Le Mal), sans doute l’un des plus ambitieux de cette rentrée littéraire. Critique et premier chapitre du livre.
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », la formule de Rabelais est connue. Elle pourrait éclairer En cherchant Majorana d’Étienne Klein, Le Principe de Jérôme Ferrari et Évariste de François-Henri Désérable qui raniment trois génies des sciences et à travers eux interrogent le rapport de l'homme à sa volonté de puissance.
En s’inspirant d’une histoire réelle, l’écrivain Benjamin Stein a construit un extraordinaire double thriller métaphysique et philosophique, Canevas : usurpation de malheur, identité, foi… et vérités relatives. Le lecteur peut aussi bien aborder Canevas par la droite que par la gauche, et un sous-titre différent figure sur chaque couverture. Après vous avoir présenté ce roman côté Jan Wechsler, voici sa version côté Amnon Zichroni. Avec extraits en fin d'article.
En s’inspirant d’une histoire réelle, l’écrivain Benjamin Stein a construit un extraordinaire double thriller métaphysique et philosophique : usurpation de malheur, identité, foi… et vérités relatives. Extraits en fin d'article.
Est-ce le signe d’une époque qui interroge sa finitude ? Trois livres juste parus ont la mort pour centre, moins le passage de vie à trépas que l’après : Le Monde de la fin, roman d’Ofir Touché Gafla ; les Chroniques de mon crématorium de Caitlin Doughty ; et Juste Ciel d’Éric Chevillard.
Et si Berlin était moins un lieu qu’un temps ? C’est en tout cas le paradoxe autour duquel s’articulent six livres récents qui gravitent autour de cette ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain. « Berlin est une fiction », comme l’écrit Christian Prigent, comme le racontent aussi Cécile Wajsbrot, Gonçalo M. Tavares, Wilfried N’Sondé, Stefanie de Velasco ou Oscar Coop-Phane.
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Là, je dois avouer que ce texte m'est directement inspiré par ma vie quotidienne. Il aurait pu avoir pour titre "je range donc je suis". Je désignant la femme et non l'homme.
Au lieu de tempêter et de pester contre la chronique incompréhension masculine à l'encontre de la limpide expression féminine, demandez-vous si leurs "je comprends mal (mâle)" ne sont pas logiques... Certaines pratiques sont à éviter si vous souhaitez être entendues, mesdames...
Le titre n'est pas très clair : c'est du langage de filles. Je traduis : les dix mots que les hommes ne comprennent pas, justement parce qu’ils ne sont pas des femmes.