«Illska», après le mal total

« Évidemment, l’Holocauste pose problème à tous ceux qui se penchent sur la question. » Peut-on encore écrire sur ce passé qui conditionne nos modes de pensée contemporains ? Telle est la question centrale du roman-monde que publie l’écrivain islandais Eiríkur Örn Norđdahl, Illska (Le Mal), sans doute l’un des plus ambitieux de cette rentrée littéraire. Critique et premier chapitre du livre.

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« Je vais vous parler en long et en large du Troisième Reich. Ne fermez pas le livre ! » L’Islandais Eiríkur Örn Norđdahl conçoit le roman comme un art total et surdimensionné. Tout est audacieux dans Illska : l’ampleur romanesque — petite et grande histoire, sur plusieurs générations —, le discours politique, une structure polyphonique et morcelée qui tend des ponts entre le passé et le présent, l’Holocauste et les mouvements néo-fascistes contemporains. Son titre (« Le mal », en islandais) pourrait annoncer un essai. C'est un récit, passant d’hier à aujourd’hui, du discours au roman, du document à la digression philosophique ou historique. Dans ce roman, le "je" ne représente jamais la même personne, les voix narratives se mêlent, pour dire un réel qui toujours échappe, qu'il faut repenser.

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