Que peuvent bien avoir en commun Johnny Cash, Joe Strummer et David Bowie ? Une forme de « pop fiction », interrogeant notre époque et ses normes, susceptibles d'infinies variations, sexuelles comme textuelles, comme le montrent une dizaine de parutions récentes, essais comme romans, français comme étrangers.
« À l'approche d'un millénaire dépourvu d'illusions », trois recueils de nouvelles viennent de paraître, signés Russell Banks, George Saunders, Kate Braverman, qui peignent, avec une lucidité cruelle, une Amérique en éclats.
Tout fait divers est roman potentiel : il offre des personnages, un cadre, des événements. Trois romans qui viennent de paraître illustrent ces noces de la justice, de la presse et de la littérature et déploient les possibles d'une écriture, factuelle ou fictionnelle, du réel. Extraits des livres en fin d'article.
La Terre sous les ongles aurait pu s'intituler L’Étranger ou Les Mains sales, «mais il paraît que c’était pris». Dans ce roman poétique, social, politique, Alexandre Civico revient sur sa propre histoire et la dépasse, montrant que «celui qui représente le mieux, ou de la manière la plus vive, la condition ouvrière, c’est l’immigré». Critique, entretien avec l'auteur et premières pages du livre en fin d'article.
Mai 68 est au centre de deux romans de cette rentrée d'hiver : « Une fille » de Juliette Kahane et « Un an après » d'Anne Wiazemsky. Toutes deux racontent l'effervescence de ces journées, la parole qui s'élève, les corps qui exultent, mais aussi un mouvement de libération plus intime. Lecture et extraits des romans en fin d'article.
Deux romans, juste publiés, explorent les effets de la crise grecque. L’un, écrit par Charly Delwart, s’ouvre sur une citation de Timothy Leary qui pourrait servir d’exergue à toute fiction : « L’univers est un test d’intelligence. » L’autre, signé Ersi Sotiropoulos, est une chambre d’échos d’Athènes. Dans Chut comme dans Eva se dit la Grèce d'aujourd'hui.
Rafael Chirbes est l'une des voix importantes de la littérature espagnole contemporaine, peu connue en France. « Sur le rivage », qui paraît en cette rentrée d'hiver, accompagné de « Crémation » en format poche, est un impressionnant reflet de notre époque en crise. Analyse et rencontre.
John Burnside compose, depuis des années, une œuvre littéraire d'envergure. Son dernier roman, L’Été des noyés, est la mise en péril de tous nos repères. Entretien avec un écrivain engagé, explorant le lieu, dans son rayonnement poétique comme son importance politique.
Comment être reconnue par le monde de l'art quand on est une femme ? Comment devenir soi-même à travers ses personnages ? Ces questions irriguent le dernier roman de Siri Hustvedt, « Un monde flamboyant », analyse des catégories et genres qui altèrent nos perceptions. Or, « c’est le brouillage qui m’intéresse. Le désordre » : rencontre avec l'auteure et extrait du roman.
L'Amour et les forêts est un tournant dans l'œuvre d'Éric Reinhardt, le récit d'une libération. Celle de son héroïne, Bénédicte Ombredanne, en proie au harcèlement conjugal. Celle de son auteur, surtout, comme il le confie à Mediapart dans un long entretien.
« Je voulais voir de l’autre côté de la frontière (…) le monde comme il ne va pas. » Ce « je » pourrait être celui de Laurent Mauvignier qui déploie une journée de la marche du monde, un certain 11 mars 2011. Son roman, Autour du monde, répercute l’onde de choc du tsunami au Japon à travers plusieurs vies dans l’un des livres les plus somptueux, non seulement de cette rentrée littéraire mais de ces dernières années.
Geneviève Brisac revendique sans ambages sa filiation avec Doris Lessing, Virginia Woolf... Dans les yeux des autres, son récent roman, est un « appel à la liberté » et à « marcher ensemble ». Rencontre vidéo avec l'auteure et premières pages du roman en fin d'article.
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Là, je dois avouer que ce texte m'est directement inspiré par ma vie quotidienne. Il aurait pu avoir pour titre "je range donc je suis". Je désignant la femme et non l'homme.
Au lieu de tempêter et de pester contre la chronique incompréhension masculine à l'encontre de la limpide expression féminine, demandez-vous si leurs "je comprends mal (mâle)" ne sont pas logiques... Certaines pratiques sont à éviter si vous souhaitez être entendues, mesdames...
Le titre n'est pas très clair : c'est du langage de filles. Je traduis : les dix mots que les hommes ne comprennent pas, justement parce qu’ils ne sont pas des femmes.