Livres

Au commencement était la fin

Est-ce le signe d’une époque qui interroge sa finitude ? Trois livres juste parus ont la mort pour centre, moins le passage de vie à trépas que l’après : Le Monde de la fin, roman d’Ofir Touché Gafla ; les Chroniques de mon crématorium de Caitlin Doughty ; et Juste Ciel d’Éric Chevillard.

Christine Marcandier

En exergue du Monde de la fin, l’auteur israélien Ofir Touché Gafla cite Margaret Atwood, écrivant dans La Voleuse d’hommes que « toute fin est arbitraire, car la fin est seulement l’endroit où l’on écrit le mot FIN. Un point final, un signe de ponctuation, un point de stase. On pourrait y coller un œil et apercevoir, de l’autre côté, le commencement de quelque chose de différent ». Ce mot FIN pourrait aussi être placé en ouverture de Juste Ciel d’Éric Chevillard et des Chroniques de mon crématorium de Caitlin Doughty. Dans chacun de ces trois livres, la mort n'est pas un dénouement mais une ouverture au récit. Elle est pré-texte à « quelque chose de différent », elle ouvre aux conditionnels des questionnements et de la fiction, elle est un "peut-être" – ce « grand peut-être » par lequel Stendhal désignait l’au-delà – et un refus de « la culture dans laquelle nous vivons. Une culture du déni de la mort » (Caitlin Doughty).

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