Pourquoi les antiracistes tiennent-ils à employer le mot « race » ? Quel est ce clivage entre ceux qui pourfendent les « antiracistes racistes » et ceux qui dénoncent un « racisme sans racistes » ? Pourquoi la culture est-elle percutée par la race ? Notre série sur la reconfiguration des débats intellectuels et militants autour de la question raciale.
Pourquoi les antiracistes tiennent-ils à employer le mot « race », quand les députés ne veulent plus en entendre parler, au point d’avoir voté le retrait de ce terme de la Constitution ? Cartographie des lignes de front d’une controverse publique et politique parfois décrite comme une guerre civile de basse intensité, prête à exploser. Premier volet de notre série sur la reconfiguration des débats intellectuels et militants autour du racisme et de la question raciale.
Si les questions raciales se transforment sous nos yeux, c’est en raison à la fois de la montée de nouveaux publics qui s’en emparent, d’évolutions politiques et analytiques qui les entourent, et de mouvements tectoniques qui les rendent plus saillantes.
Pierre-André Taguieff, ancien du Mrap ayant viré de bord, brocarde les « antiracistes racistes ». Le sociologue Éric Fassin veut, lui, combattre un « racisme sans racistes ». Voici pourquoi et comment le champ antiraciste a été bouleversé.
Des « gilets jaunes » au « privilège blanc », le schisme entre le social et le racial semble n’avoir jamais été aussi important. Pourtant, l’opposition entre les ouvriers et les minorités telle qu’elle est constituée en France paraît à la fois obsolète et surjouée au moment où la gauche américaine aborde de front question sociale et question raciale.
Pièces de théâtre, expositions, recettes de cuisine : la culture est devenue le territoire de polémiques autour de la prise en compte des identités ethniques, formulées en termes d’« appropriation culturelle » ou de « censure minoritaire ». Parce que la culture constitue l’autre champ de la représentation – et de ses failles – avec la politique ? Ou parce que la race se dit désormais en termes « culturels » ?
« Comment articuler une critique du racisme et du racial qui ouvre la porte à l’espérance ? », s’interrogeait récemment le philosophe Achille Mbembe. Sortir de l’impasse suppose des choix stratégiques et politiques qui entrent parfois en collision, mais se cristallisent autour de quatre objets : l’identité, l’autonomie, la réparation et le rapport entre minorités et majorité.
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