Le 15 avril 2019, un incendie ravageait la cathédrale Notre-Dame de Paris. Quelques jours plus tard, des taux de concentration au plomb 400 à 900 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.
À la suite de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril, le ministère de la culture a sollicité un bureau d’études spécialisé dans la dépollution qui préconisait un confinement de la cathédrale et la décontamination du plomb. Le projet a été enterré, au risque d'une grave crise sanitaire. Son auteur témoigne.
Notre-Dame de Paris après l'incendie du 15 avril, juin 2019.
L’Agence régionale de santé a attendu plus de deux mois avant de rendre publiques les données sur la pollution au plomb à Notre-Dame de Paris, enfreignant la loi qui l’oblige à communiquer sans délai toute information relative à l’environnement. Fait exceptionnel : le président de la Commission d’accès aux documents administratifs a rappelé à l’ordre l’ARS, qui dément toute « stratégie de dissimulation ».
L’Agence régionale de santé (ARS) a diffusé, le 6 août, un communiqué en réaction à un article de Mediapart sur des taux de plomb chez les enfants supérieurs au seuil de vigilance. Dans ce communiqué, l’agence (que nous avions sollicitée) avance des arguments inexacts.
Malgré plusieurs rapports d’inspection alertant, depuis mai, sur les défaillances des installations de décontamination au plomb et les risques encourus par les salariés sur le chantier et aux alentours, le ministère de la culture n’a pas jugé bon d’intervenir. Contre son avis, le préfet de région Michel Cadot a imposé, le 25 juillet, la suspension du chantier, qui devrait reprendre vers le 16 août.
L’agence régionale de santé a communiqué, mardi 6 août, de nouveaux résultats signalant une augmentation du nombre d’enfants touchés, après l’incendie de la cathédrale. Seize présentent des taux de plomb supérieurs au seuil de vigilance et un nouveau cas de saturnisme a été déclaré.
Sur 82 enfants contrôlés après l'incendie de Notre-Dame, dix ont des taux de plomb dans le sang supérieurs au seuil de vigilance, selon les chiffres communiqués en juillet par l’agence régionale de santé. Certains frôlent même le seuil déclenchant une déclaration de saturnisme. Les familles touchées sont laissées sans réponse.
Le préfet de Paris Michel Cadot vient d’ordonner la suspension du chantier de reconstruction de Notre-Dame afin que les ouvriers soient enfin protégés de l’exposition aux taux très élevés de plomb relevés à l’intérieur et aux alentours de l’édifice. Deux écoles accueillant un centre de loisirs ferment aussi leurs portes. Ces décisions font suite aux révélations de Mediapart sur l’inaction des autorités face au risque sanitaire.
Suite à notre article révélant des taux de concentration au plomb parfois dix fois supérieurs au seuil d’alerte dans des écoles proches de Notre-Dame, la mairie de Paris a annoncé jeudi 18 juillet qu’un « nettoyage approfondi » sera effectué durant l’été. La préfecture de police a également confirmé que des taux élevés de concentration au plomb avaient été relevés dans les rues et les squares autour de l’édifice.
Un mois après l’incendie de la cathédrale, des taux de concentration au plomb, parfois dix fois supérieurs au seuil d’alerte, ont été relevés dans des écoles proches de l’édifice, selon des documents obtenus par Mediapart. La mairie de Paris n’a pas effectué de nettoyage en profondeur des lieux, affirmant que le plomb ne dépassait pas les seuils réglementaires. Un mensonge « criminel » selon la scientifique Annie Thébaud-Mony.
Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.