Procès Vivendi: tranche de vie de la gouvernance à la française
La deuxième audience du procès Messier, jeudi 3 juin, a été consacrée à l'abus de biens sociaux. Ce fut l'occasion de revisiter les modes de pensée patronaux et les étranges façons de se défausser de toute responsabilité.
LeLe show médiatique de la première journée du procès Vivendi était achevé. Le tribunal allait entrer dans le vif du sujet. Au menu de cette deuxième audience, jeudi 3 juin: l'abus de biens sociaux. Deux personnes seulement sont poursuivies pour ce chef d'accusation: Jean-Marie Messier et Eric Licoys, ancien directeur général, pour avoir signé le termination agreement dans la novlangue du groupe. En français, c'est le contrat qui devait accorder un parachute doré de plus de 20 millions d'euros à Jean-Marie Messier au moment de sa démission. Contestée officiellement par la nouvelle direction du groupe, la validité de ce contrat a été reconnue dans le cadre d'une procédure d'arbitrage aux Etats-Unis mais la SEC, le gendarme boursier américain, a obligé Jean-Marie Messier à y renoncer dans le cadre d'une transaction pour éteindre les poursuites boursières.