Défense et diplomatie Analyse

Accord OMC à Bali : «Doha Light» ou Doha Zéro ?

À la conférence ministérielle de l’OMC à Bali, on a pleuré Nelson Mandela et signé, à l’arraché, un accord « historique ». Ou comment tomber de l’Histoire avec un grand “H” à l’historiette avec un “h” plus que minuscule.

Philippe Riès

Dans le formidable ouvrage de David Van Reybrouck Congo, une histoire (lire ici et encore ici), l’auteur raconte comment les Congolais et surtout les Congolaises, qui ont monté une économie marchande parallèle en important des produits chinois par conteneurs entiers, préfèrent souvent faire entrer leurs cargaisons par Pointe-Noire plutôt que par Matadi, les douanes du Congo-Brazzaville étant moins chères et relativement moins corrompues que celles de leur propre pays, la République populaire du Congo. Le transport depuis Guangzhou d’un conteneur de 20 pieds leur coûtait 5 600 dollars, le passage en douane 15 000. « Négociables… ». La facilitation des échanges, seul élément vraiment significatif du « paquet de Bali » adopté dans la nuit du 6 au 7 décembre par les 159 pays membres de l’OMC, est en effet avant tout une affaire de gouvernance, d’éthique bien plus que de technique.

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