Un an après la COP21, c’est un nouveau front symbolique de la bataille contre le dérèglement climatique qui s’ouvre : il traverse le monde de l’art et des musées. L’argent du pétrole et du gaz, ces énergies fossiles très émettrices de gaz à effet de serres et donc fortement contributrices aux bouleversements du climat, peut-il continuer à servir la culture comme si de rien n’était ? En recevant des subsides du pétrolier Total, le Louvre blanchit-il l’un des groupes français les plus pollueurs ?
Pour le réseau militant 350.org, qui appelle les acteurs de l’économie mondiale à désinvestir des hydrocarbures, la réponse est oui, et cette situation doit cesser. Il publie vendredi 13 janvier un appel à « libérer le Louvre des fossiles » (à lire dans le club de Mediapart) et l’accompagne d’un rapport écrit par l’Observatoire des multinationales sur la continuité des investissements de Total dans les énergies sales et les relations entre sa fondation et le prestigieux musée. Alors que le pétrolier affirme vouloir « intégrer le climat » à sa stratégie, en développant notamment des activités dans les énergies renouvelables, il continue de prévoir d’investir massivement dans la recherche d’or noir et de gaz, compte sur la fracturation hydraulique, les agrocarburants et la capture et séquestration du carbone pour y parvenir. Pour les militants, cela revient à « tout changer pour ne rien changer » : « Les activités de Total nous rapprochent chaque jour un peu plus du chaos climatique. »
Le musée du Louvre appelé à «se libérer» de l’argent du pétrole
Le réseau militant 350.org appelle le conseil d’administration du Louvre à renoncer au mécénat du pétrolier Total au nom de sa « responsabilité morale incontournable face à la crise climatique ». Le musée défend ce soutien.
13 janvier 2017 à 08h47