Vivendi rachète ses actions pour masquer les déboires de Canal +

AlorsAlors que Vincent Bolloré paradait mercredi matin dans un grand show face aux salariés de Canal + sur la scène de L’Olympia à Paris, c'était panique à bord au siège de la chaîne. Comme le rapporte Challenges, Vivendi a dû racheter en catastrophe, la veille, 345 000 de ses propres actions, pour limiter le dérapage du cours de Bourse. En cause, notamment, la fuite des abonnés de Canal+ en France, dont le nombre a fondu de 84 000 abonnés sur un an. Certes, cette contre-performance est en bonne partie due à l'émergence d'une concurrence de plus en plus rude comme celle de BeIn sur le sport et de Netflix sur les films et les séries. Il n'empêche, la stratégie façon bulldozer de Vincent Bolloré, patron et premier actionnaire de Vivendi, n'est pas étrangère à ce déclin. En tuant ce qu'il restait de l'« esprit canal » (limogeages en série, licenciement des auteurs de Guignols, censure du documentaire sur le Crédit Mutuel, etc.), il a fait fuir les quelque 10 % de clients qui s'abonnaient pour la liberté de ton dont bénéficiait autrefois la chaîne.