L'arrestation de 74 manifestants appartenant aux filiales de distribution d'EDF et GDF, jeudi, par les forces de police marque un tournant dans le conflit social qui agite les deux entreprises depuis sept semaines. Derrière les revendications salariales, se cache un malaise social profond. Chez EDF comme chez GDF, les salariés ne comprennent plus dans quelle entreprise ils sont. Ils refusent de voir mis à mal le dernier bien commun, le statut. Ils accusent la CGT d'avoir trahi le service public et les deux entreprises. La contestation fuse de toutes parts, imprévisible. En choisissant la méthode policière, le gouvernement espère éteindre le mouvement. Mais il peut tout aussi bien l'amener à se radicaliser. Analyse.
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« Mais quel est le con qui a fait cela? Même s'il y a eu quelques exactions et qu'elles sont regrettables, il aurait mieux valu gérer la situation avec doigté. Maintenant, nous entrons dans l'inconnu. » Les vieux routiers d'EDF et GDF, habitués aux usages du dialogue social dans les deux entreprises, ne comprenaient toujours pas vendredi comment une telle bévue avait pu être commise. Arrêter 74 syndicalistes, dont tous les membres de la fédération CGT énergie de l'Ile-de-France, à l'issue d'une manifestation, les placer en garde à vue et déposer plainte contre eux, cela relève pour eux d'une faute politique majeure.