Le carnaval de Dunkerque va-t-il jouer des refrains anti-Total?
Dimanche chargé pour le patron de Total: le 21 février, Christophe de Margerie devait recevoir les syndicats, quatre jours après le lancement d'une grève illimitée au sein des six raffineries françaises du groupe, pour protester contre la fermeture de l'usine des Flandres, près de Dunkerque. Le PDG doit aussi s'entretenir avec Christian Estrosi, ministre de l'industrie. Objectif: éviter un durcissement du conflit à trois semaines des élections régionales. Pendant ce temps-là, à Dunkerque, les manifestations de salariés en colère alternent avec les «bandes» du carnaval, qui bat son plein. Cette fête populaire et masquée peut-elle renforcer les luttes des salariés de Total?
LaLa prise des bureaux, ils l'ont faite «à la dunkerquoise». L'un des salariés Total de la raffinerie des Flandres, à Mardyck (Nord), immobilisée depuis septembre, et menacée de fermeture, a précisé: «Comme dans les chahuts du carnaval». Après un mois de piquet de grève, l'occupation des bureaux de la direction, mercredi 17 février, marque un durcissement du conflit. Le lendemain, les cinq autres raffineries françaises du groupe lançaient un mouvement de grève illimité en solidarité avec les salariés nordistes. Christophe de Margerie, PDG du pétrolier, devait rencontrer les syndicats dimanche 21 février.