En exigeant des concessions majeures et nouvelles des pays émergents, la Chine surtout, l'administration américaine semble chercher à enterrer le cycle de Doha à l'OMC sans en assumer la responsabilité politique. Le directeur général de l'organisation, Pascal Lamy, veut placer les pays membres face à leurs responsabilités. Un échec, après dix ans de travail, ne ferait que des perdants, mais surtout les pays les plus pauvres.
«Réfléchissez«Réfléchissez bien aux conséquences de jeter par-dessus bord dix années de solide travail multilatéral»: cette phrase, dans la lettre que le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a envoyée le 21 avril à tous les pays membres de l'organisation, s'adresse d'abord et avant tout à Barack Obama. Ce qui se passe en coulisse à Genève depuis le début de cette année conduit à cette interrogation paradoxale: un président des Etats-Unis qui se présente comme un «internationaliste» est-il prêt à enterrer pour de bon le cycle de négociations dit de Doha et à porter ainsi un coup sévère au système commercial multilatéral? C'est la question que pose implicitement Pascal Lamy et qui devra trouver une réponse dans les prochains jours ou semaines.