Quand Serge Tchuruk prend la présidence d'Alcatel-Alstom, c'est le premier groupe industriel du pays, le Siemens français, à peine moins gros que son concurrent allemand. Treize ans plus tard, Alcatel ne vaut plus que 8,2 milliards quand Siemens dépasse les 62 milliards. Le président du groupe a pourtant suivi toutes les règles imposées par les marchés
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
DansDans un ouvrage récent, Trois Leçons sur la société post-industrielle (République des idées, septembre 2006), l'économiste Daniel Cohen décrivait la dernière grande rupture du capitalisme, celle de la révolution financière, marquée par le divorce entre les managers et les salariés. Devenus représentants du capitalisme actionnarial, les dirigeants des groupes ont fait cause commune avec le monde financier. A partir des années 1980, «les raiders cassent les gros conglomérats, vendent leurs différentes filiales, recentrant leurs activités, expulsant dans la sous-traitance les tâches réputées inessentielles», écrit-il. Avant de soulever une interrogation majeure: pour le monde de la finance, ces opérations créent de la «valeur»; mais en créent-elles aussi au sens économique du terme ?