Sea France, SNCM, Sernam : les tribulations de l’Etat transporteur
Sea France liquidée, Sernam en sursis, SNCM toujours à la dérive : les vraies-fausses privatisations des entreprises publiques de transport traduisent l'incapacité de l'Etat actionnaire à opérer des choix clairs, tout en se défaussant sur le contribuable. Analyse.
Il semblerait que le principe de réalité budgétaire puisse s'imposer même dans les lieux les plus inattendus. Saisie par la vertu, l’Assemblée de Corse a décidé, dans la nuit du 22 au 23 mars, la remise à plat de la Délégation de service public et de l’aide sociale, qui l’amènent à subventionner (surtout avec la DSP) les transporteurs maritimes desservant l’île de Beauté. Le budget annuel, de quelque 120 millions d’euros, pourrait être divisé par deux, coulant par le fond le “modèle économique et social” de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), principal bénéficiaire de cette manne publique. C’est peu dire que les élus corses n’ont pas agi “spontanément” mais sous la pression de la justice française, qui a cassé l’actuelle DSP, et des procédures engagées par les concurrents devant la Cour européenne de justice de Luxembourg. Nouvel épisode donc, dans les interminables tribulations de l’Etat transporteur.