Ils sont dix, neuf filles et un garçon, enfants d'un couple marocain arrivé en France au début des années 1970. Le père d'abord, parti travailler dans une fonderie, puis la mère qui suit. Ensemble, trente années dans une usine de textile, dans un petit village près de Dijon, Brazey-en-Plaine. «Un petit village de France, une famille maghrébine, je ne sais pas si vous imaginez..., souffle Fatima Aït El Machkouri. Ce n'est pas facile, quand on est enfant, de voir ses parents se faire humilier constamment, quand on faisait les courses, quand ils nous conduisaient à l'école. De voir qu'on leur parlait souvent mal, comme s'ils ne comprenaient pas le Français. Mais bon, je ne veux pas me plaindre non plus. Dans la famille, on ne se laisse pas aller.» Le racisme, «c'était surtout jusqu'au collège, ou j'étais la seule “différente” de ma classe. Et puis, ça a recommencé quand j'ai fait mes stages en milieu hospitalier»
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