Gérard Larcher, président du Sénat: «Les sénateurs, on ne leur raconte pas de craques!»
«Ne soyez pas fermés», lance Gérard Larcher, président du Sénat, aux ministres en charge de la réforme des collectivités locales, si chère au gouvernement mais si mal engagée. Dans un entretien à Mediapart, il explique les réticences de «ses» bancs à voir les conseillers généraux et régionaux fusionner, sous prétexte d'économiser leurs indemnités. Il dénonce une «espèce d'obsession» de la part de l'exécutif et prévient: «Les élus, ici, on ne leur raconte pas de craques!» Mediapart a rencontré celui qui décrit ainsi le «nouveau» Sénat, de plus en plus difficile à manier: un «milk-shake» !
PourPour le gouvernement, le passage devant le Sénat devient un casse-tête. Avec 44% des sièges (depuis septembre), l'UMP doit composer avec les centristes. Prochain «chahut» en perspective: la délicate réforme des collectivités territoriales et de leur gouvernance, prévue cet automne. Déjà, l'exécutif s'arrache les cheveux, les sénateurs (souvent des élus locaux) ayant affiché leurs multiples réticences, sur la fusion des conseillers généraux et régionaux notamment. Dans un entretien à Mediapart, le «patron» de la maison, Gérard Larcher, avertit les ministres concernés, dont Brice Hortefeux: «Ne soyez pas fermés, sur rien...» Sinon, la seconde chambre pourrait bloquer. Interrogé par ailleurs sur le grand emprunt, le président du Sénat juge qu'il serait «surréaliste» de l'imposer aux plus hauts revenus (comme le demandent certains parlementaires de la majorité). Rencontre.
