Mardi en milieu d'après-midi, Bruno Le Roux, le patron des socialistes, vient à peine de prendre la parole après le long discours de Jean-Marc Ayrault devant les députés que, comme un seul homme, les députés UMP quittent l'hémicycle. Quasiment tous les ténors de l'UMP déboulent alors à la queue leu-leu en salle des Quatre-Colonnes. Les arguments de langage sont tout prêts, comme aux riches heures du sarkozysme : Ayrault a prononcé un discours creux et annonce entre les lignes un matraquage fiscal.
« Même Cresson et Bérégovoy avaient fait de meilleurs discours ! En 21 ans de mandat, je n'ai jamais vu ça, ce n'était pas au niveau, tonne Marc-Philippe Daubresse, furibard et visiblement lancé en éclaireur. C'est un discours sans souffle ni lucidité, dans la méthode Coué et l'incantation, avec une demi-heure de “j'aime la France”. Il est ensuite entré dans le vif du sujet et là, ce qu'il a annoncé, ce sont des mesures fiscales visant les classes moyennes, sans aucune mesure de relance de la compétitivité de l'économie. À ce rythme, je ne lui donne pas jusqu'à la fin de l'année. » « Ayrault n'est ni Churchill ni Mirabeau ! Les classes moyennes seront les premières victimes de la rigueur socialiste », renchérit l'ancien ministre Laurent Wauquiez.
Le PS satisfait mais pas transporté, « nul » selon l'UMP
Les députés UMP ont sorti l'artillerie lourde pour fustiger le discours de Jean-Marc Ayrault. Un discours qui a satisfait le PS et les écologistes, sans les enthousiasmer. Les députés Front de gauche dénoncent « la rigueur ».
3 juillet 2012 à 20h54