France

Société générale: l’assistant de Kerviel entendu comme témoin assisté

Employé au middle office, Thomas Mougard, l'ex-assistant de Jérôme Kerviel à la Société générale, a échappé à la mise en examen : les juges lui ont accordé, mardi 8 avril, le statut de témoin assisté. Il a répété qu'il ignorait tout des montants des engagements pris par le trader.

Fabrice Lhomme

Interrogé mardi 8 avril dans la plus grande discrétion par les juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, en charge de l'affaire qui a valu à la Société générale de perdre 4,9 milliards d'euros, l'ancien assistant de Jérôme Kerviel, le trader à l'origine de cette perte record, a échappé à une mise en examen que les connaisseurs du dossier lui prédisaient. Thomas Mougard est ressorti hier après-midi du pôle financier avec le statut de témoin assisté, un statut hybride entre celui de témoin simple et celui de mis en examen.
Thomas Mougard était, au sein du middle office de la Société générale, l'interlocuteur de référence du trader Jérôme Kerviel, employé lui au front office, là où étaient passés les ordres d'achat et de vente de titres. A ce titre, Thomas Mougard exécutait les ordres de Kerviel et était donc particulièrement bien placé pour avoir connaissance des positions aux montants parfois astronomiques prises par le trader.
L'opérateur middle office est en effet généralement chargé de faire la jonction entre le front office et le back office (où sont enregistrées les transactions). Il saisit sur une base de données les opérations effectuées par les traders, chiffrant quotidiennement leurs gains, leurs pertes et les alertes lorsqu'ils sont dans le rouge.
Lors de ses auditions devant les magistrats, Jérôme Kerviel, mis en examen depuis le 28 janvier pour « abus de confiance », « faux et usage de faux » et « introduction dans un système de traitement automatisé de données informatiques », a expliqué à plusieurs reprises que sa hiérarchie était au courant de ses prises de position tout en confirmant avoir eu recours à diverses techniques afin de masquer certaines opérations qui dépassaient de très loin les montants autorisés.

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