France Analyse

Un Premier ministre minoré dans une Ve République dénaturée

François Fillon, après deux ans à Matignon, pourrait, à première vue, souffrir la comparaison avec le Georges Pompidou de 1964. Même prudence tenace au service d'un président de la République assumant son côté imperator. Mais à l'équilibre d'une Constitution gaillarde succèdent, quarante-cinq ans, trois cohabitations, deux quinquennats et un Sarkozy plus tard, quelques détraquements imputables aux hommes et aux institutions. La fonction de Premier ministre semble en faire les frais.

Antoine Perraud

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Le patronyme de l'actuel locataire de Matignon se prête à un détour onomastique. En ancien français, «fillon» désigne un garçonnet ou, c’est selon, une fillette. Le mot vient du latin filius. Or la filiation (politique) a souvent placé rue de Varenne des hommes qui prétendirent ensuite franchir la Seine comme le Rubicon, pour émerger («tu quoque mi fili») à l’Élysée.

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