Villepin «prend goût au terrain» et songe aux élections régionales de 2010
Dominique de Villepin n'est jamais passé par le feu du suffrage universel. Avec le prochain procès Clearstream, en septembre, c'est son handicap majeur dans la course à l'Elysée. Son image d'énarque loin des réalités des Français, l'ancien premier ministre entend bien la rectifier d'ici 2012. Jeudi 11 juin, il est reparti en croisade, n'excluant pas de se présenter aux régionales de 2010, martelant son envie d'«aller jusqu'au bout» et affirmant «prendre goût à la logique de terrain» dans laquelle il s'est plongé depuis deux mois.
«Je«Je n'ai jamais ressenti autant le sentiment qu'il fallait aller jusqu'au bout. Je prends goût à la logique de terrain», confie Dominique de Villepin, jeudi 11 juin, au Figaro. Mais l'ancien ministre le sait, son avenir dépend de l’issue du procès de l’affaire Clearstream, qui aura lieu du 21 septembre au 21 octobre. Dénonçant depuis des mois «une manipulation» orchestrée par Nicolas Sarkozy, il prépare patiemment sa revanche. Depuis son retour sur le devant de la scène, au printemps (lire notre enquête du 22 avril), son agenda médiatique déborde, il enchaîne les voyages à l’étranger, côtoyant chefs d’Etat et ministres, et il multiplie les déjeuners avec les personnalités de tous bords (il a rencontré Ségolène Royal, a déjeuné avec François Bayrou fin mai, et a même renoué avec Alain Juppé récemment). Cette semaine, il sort même un livre – son onzième –, La Cité des hommes, une réflexion sur l’état du monde, loin de Nicolas Sarkozy. Une manière pour l'ancien ministre des affaires étrangères de reprendre de la hauteur après une campagne européenne qui l'a absorbé et rendu inaudible. Ses déclarations sur l’Europe n’ont, le plus souvent, pas dépassé les frontières du blog tenu par ses partisans. Même son colloque «La France et l’Europe», le 28 mai, n'a pas eu l'impact de celui du 2 avril sur l’Otan (lire notre article du 28 mai).
