Les députés refusent d'interdire la spéculation sur la dette publique
Après des G-20 peu suivis d'effets, c'était au tour de l'Assemblée nationale, jeudi 10 juin, de se saisir du dossier décisif de la régulation financière. En pleine crise de la zone euro, Christine Lagarde a fait un miracle: elle est parvenue à bloquer toute interdiction de spéculer, en France, sur les dettes des Etats.
LeLe premier texte législatif français censé répondre aux errements de la finance internationale, à l'origine de la plus grave crise économique depuis 1929, a intéressé, jeudi 17 juin, une vingtaine de députés en séance. Alors que Nicolas Sarkozy enfile à chaque G-20 son costume préféré, celui du tonitruant chef de file de la «rénovation du capitalisme financier», la discussion, en première lecture, du projet de loi «relatif à la régulation bancaire et financière» n'a pas attiré les foules. Une journée de débats, en très petit comité, a suffi à «concrétiser» deux ans de promesses présidentielles en matière de régulation financière. «Sans doute une nouvelle preuve de l'efficacité de la réforme constitutionnelle qui devait redonner un rôle majeur au Parlement», a ironisé Henri Emmanuelli (PS) en gagnant la tribune dans la matinée.