La question des rapports entre experts et politiques ne se réglera pas à l’aune du Covid-19. Mais on peut déjà tirer des enseignements, pour moins de centralisme, plus de transparence et de démocratie.
Les auditions parlementaires sur la gestion de la crise du Covid-19 prétendent ouvrir la boîte noire des relations entre le politique et le scientifique. Mais permettront-elles de comprendre pourquoi et comment l’exécutif s’est appuyé sur des comités scientifiques ad hoc plutôt que de recourir aux structures déjà existantes et nombreuses ? De saisir les raisons de la visite d’Emmanuel Macron au professeur Raoult deux semaines après que celui-ci eut quitté avec fracas le conseil scientifique mis en place par Emmanuel Macron lui-même, en jugeant au passage qu’« on ne peut pas mener une guerre avec des gens consensuels [car] le consensus, c’est Pétain » ? De donner définitivement tort ou raison au patron britannique du Lancet qui commence à s’y connaître en fiasco et juge que « c’est le système de conseils scientifiques qui a failli dans votre pays [la France] comme dans le mien » ?