En Seine-Saint-Denis, l'injustice climatique rejoint les luttes sociales et raciales
Appel pour la justice climatique dans les quartiers populaires, réunions publiques sur les inégalités raciales et de genre aggravées par le dérèglement climatique, rencontres avec des militants américains : pour la première fois, un discours liant justice sociale, banlieues et crise climatique émerge en France.
C’estC’est une rencontre internationale devant la mairie de La Courneuve, mais aucun grand élu n’y participe. Pas de discours officiel, pas de bouquets de fleurs, pas de verre de l’amitié. Les visiteurs sont américains. Ils viennent de Miami, d’Oakland, du Texas, d’Alaska et du Mississippi. Ils font partie d’une coalition de 59 organisations grassroots (mouvements populaires, de base) engagées pour la justice climatique, GGJA (Grassroots Global Justice alliance). Ils sont venus rencontrer les familles roms expulsées du bidonville du Samaritain en Seine-Saint-Denis en août dernier. Le tumulte provoqué par l’afflux de migrants syriens en Europe les a fait tomber dans l’oubli. Aucun des 300 habitants n’a été relogé. Une grande partie d’entre eux sont venus s’installer devant la mairie de Gilles Poux, édile PCF, pour exiger un toit.