France Parti pris

Livret A: la politique du grand n'importe quoi

Le taux de rémunération du Livret A tombera de 4% à 2,5% au 1er février prochain. Ainsi en a décidé Nicolas Sarkozy mercredi soir. L'Elysée n'a pas même pris soin d'en informer le premier ministre, François Fillon, qui a tenu au même moment des propos contradictoires. La présidence n'a même pas respecté la procédure légale qui prévoit une délibération de la Banque de France. Cette interférence présidentielle en dit long sur les procédures de décision au sein de l'exécutif. Parti pris sur la politique économique du grand n'importe quoi.

Laurent Mauduit

Quiconque cherche à établir la preuve que la politique économique française n'obéit à aucune règle transparente et qu'elle est déterminée dans des conditions de totale opacité par un petit cercle restreint à l'Elysée, autour du chef de l'Etat, peut méditer le dernier exemple en date, celui du Livret A. C'est un concentré des dysfonctionnements de la démocratie française. Ou si l'on préfère, c'est une nouvelle preuve spectaculaire du régime de monarchie républicaine qui régit la France. Le régime du «coup d'Etat permanent», comme l'avait appelé François Mitterrand en 1964, avant d'oublier, quand il devint président, l'indignation qui l'avait alors animé, en inventant la formule.

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