Manipulation des laboratoires Servier, «incompréhensible tolérance» des experts chargés d'évaluer le médicament, absence de réaction aux alertes, «inertie», «incohérence», etc.: le rapport de l'Igas sur le Mediator dresse un implacable réquisitoire des failles du système français de pharmacovigilance.
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«Le«Le retrait du Mediator aurait dû être décidé dès 1999. Il y a eu de très graves défaillances du système de pharmacovigilance. Pendant dix ans, ce système a appliqué le principe de précaution à l'envers: le doute a bénéficié au maintien du médicament sur le marché plutôt qu'à la santé des patients. De plus, la mission a eu connaissance de pressions exercées sur certains des acteurs du dossier par des employés de Servier ou des professionnels en contrat avec la firme. Ce fait sera signalé aux autorités judiciaires et les pièces qui le démontrent seront transmises à la justice.» C'est un véritable réquisitoire qu'a prononcé Aquilino Morelle, directeur de la mission d'enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le Mediator, en présentant le rapport d'étape de cette enquête, samedi 15 janvier au ministère de la santé (lire sous l'onglet Prolonger).