Mediapart publie intégralement les deux rapports d'inspection qui expliquent les carences des services du ministère de la justice, désignés à la vindicte populaire après l'enlèvement et le meurtre de la jeune Laetitia. Plutôt que des fautes individuelles, la lecture de ces documents montre un manque de moyens criant. Il n'empêche, une première tête est tombée.
LaLa recherche de boucs émissaires est une activité qui ne s'embarrasse pas de détails, et pour laquelle le sens de la nuance n'est pas indispensable. Ainsi, du fiasco judiciaire d'Outreau, le pouvoir exécutif préféra ne retenir que la faute d'un petit juge d'instruction, en oubliant volontairement l'aveuglement ou les insuffisances de plusieurs dizaines d'acteurs du dossier (magistrats du parquet et de la chambre de l'instruction, policiers, travailleurs sociaux, jurés de la première cour d'assises, avocats, journalistes, etc.). A l'époque, il fallait à toute force tuer symboliquement le juge d'instruction indépendant, fonction dont la suppression fut ensuite réclamée par Nicolas Sarkozy. En vain.