Pour la toute première fois de sa vie, le dimanche 24 avril, Joyce glissera un bulletin « Marine Le Pen » dans l’isoloir. « C’est terrible, je suis effondrée. Mais pleurer ne sert pas à grand-chose », concède cette enseignante des Hauts-de-Seine qui a vécu les résultats du premier tour comme un drame. « J’y croyais. Chez moi, j’ai participé au dépouillement. J’espérais revivre l’élection de 1981 », confie-t-elle. Comme beaucoup de ses collègues de gauche, elle avait parié sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon, mais à présent, sa seule ambition est d’éjecter le président sortant, quoi qu’il en coûte. « Voter Macron, c’est impossible. Depuis dimanche, c’est le cauchemar. Son arrogance, son mépris, ses petites phases, il a déjà tout détruit », lâche Joyce.
En salle des profs : s’abstenir ou voter « le fusil sur la tempe »
« Si Marine passe et me demande de chanter “la Marseillaise” à chaque début de cours... », s’alarme une enseignante décidée à voter contre elle au second tour. Mais chez les professeurs de gauche, après cinq ans de rapports dégradés avec Jean-Michel Blanquer, ce « vote barrage » n’est plus une évidence du tout.
15 avril 2022 à 19h23