Chroniques de la haine ordinaire (20/30)
— Reportage
À Roquebrun, Nadine Amagne s’est battue pour faire tourner son commerce malgré la jalousie et le racisme. Elle a subi des coupures d’eau inexpliquées, trouvé des poissons pourris devant sa vitrine… Sept ans plus tard, elle tourne la page. Mais entend bien « partir la tête haute ».
À Montpellier, le quartier de la Paillade est sous tension depuis la mort d’Aymen, 13 ans, fauché par une voiture après la demi-finale France-Maroc. Jeudi soir, un groupe de jeunes s’en est pris à des membres de la communauté gitane, dont ferait partie le chauffard, qui ne s’est toujours pas rendu à la police. Depuis les appels au calme de la famille du défunt, la situation s’est apaisée.
Le 20 décembre, la maternité de Ganges suspendra son activité jusqu’à nouvel ordre, faute de médecins en nombre suffisant. Une centaine de femmes enceintes, dont certaines résident à plus de deux heures de la prochaine maternité, se retrouvent sur le carreau.
Elles dénoncent des claques sur les fesses, des frôlements de poitrine, des propos sexistes répétés et une ambiance misogyne qui serait systématique au sein du complexe funéraire de Grammont. Malgré plusieurs alertes à la hiérarchie et à la Métropole, qui contrôle l’entreprise, la situation semble figée.
Chroniques de la haine ordinaire (14/30)
— Enquête
Étudiant en 2008 dans une grande école d’ingénieurs, Jonas Pardo s’est investi dans une fanfare étudiante, où il était surnommé « le Juif ». Transgressions, humiliations, « blagues » répétées… Après une amnésie de dix ans, il témoigne d’un « harcèlement à caractère antisémite ». Mediapart a tenté de ranimer la mémoire des fanfarons de l’époque.
Dans un tweet, le préfet de l’Hérault a déclaré vouloir « en finir avec la délinquance des SDF étrangers » à Montpellier, affirmant que les CRS « ne les lâcheraient pas ». Une stigmatisation assumée, dans la lignée de la politique prônée par Gérald Darmanin envers les « délinquants étrangers ».
Tantôt ouvertement racolés, tantôt ignorés, ou opposés aux pieds-noirs, les harkis ont longtemps été au centre d’une partie de ping-pong électoral. Un jeu d’équilibriste émaillé de quelques clashs notoires, de Georges Frêche à Patricia Mirallès.
Entre 1962 et 1964, trente et un enfants de harkis ont été enterrés à même le sol sur un terrain militaire situé non loin du camp de Saint-Maurice, dans le Gard. Avant d’y être volontairement oubliés… Pour l’heure, les fouilles menées officiellement sont restées vaines.
En 1964, une soixantaine de familles de harkis ont été parquées dans une cité à l’écart de Lodève pour faire tourner ce qui allait devenir l’annexe de la manufacture de la Savonnerie de Paris, et raviver la tradition textile locale. Mais côté coulisses, l’Algérie française y a joué quelques prolongations.
Un professeur de technologie, alors en poste dans un collège de l’île, a écopé d’un mois de prison avec sursis pour des gestes violents à l’encontre d’élèves. L’institution n’a jamais jugé bon de le suspendre, même après le jugement. À l’inverse, l’enseignant qui a lancé l’alerte a fait l’objet d’un rapport pour « manque de loyauté ».
Les investigations lancées par le parquet d’Évry font suite à une plainte pour « harcèlement » visant la médiatique fondatrice de l’association, engagée contre les phénomènes de harcèlement entre élèves.
« Si Marine passe et me demande de chanter “la Marseillaise” à chaque début de cours... », s’alarme une enseignante décidée à voter contre elle au second tour. Mais chez les professeurs de gauche, après cinq ans de rapports dégradés avec Jean-Michel Blanquer, ce « vote barrage » n’est plus une évidence du tout.
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